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la petite littérature des cartes postales

12 octobre 2007

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1 octobre 2007

Une écriture convenue… Promouvoir l’écriture

velo2       Une écriture convenue…

 

Promouvoir l’écriture littéraire n’est certes pas la mission initiale de la carte postale.

 

La carte postale est longtemps utilisée pour les besoins de la vie ordinaire : envoyer une commande, fixer un rendez-vous, présenter ses vœux en début d’année et ses souhaits pour un anniversaire.

 

Elle réduit l’espace entre villes et villages et maintient un lien entre proches. Au début du XX ème siècle, le mouvement des campagnes vers les villes s’accélère. L’appel des usines éloigne les jeunes de leur communauté d’origine.

 

Le téléphone arrive tôt dans ce vingtième siècle, mais il demeure longtemps coûteux et réservé aux nantis. La carte restera pendant longtemps le support le plus accessible et le plus économique.

 

Tout porte la carte postale vers un mode d’expression stéréotypé. Le texte est enfermé dans les limites d’un petit rectangle de neuf centimètres sur quatorze, la place de quelques dizaines de mots. Les rédacteurs inventent des textes convenus. Ils sont repris par les lecteurs pour leur propre correspondance.

 

Sur les chemins de la littérature

 

Pourtant, à des moments propices, quelques dérèglements de l’écriture conforme conduisent à un texte plus personnel, plus spontané. Est-ce l’urgence ou la méconnaissance des règles ? Malgré son apparente modestie, la carte postale emprunte alors les chemins de la littérature.

 

Cette littérature est singulière et authentique. Elle connaît son lecteur. Elle ne vise pas une plus large audience.

 

Comment dire de la carte postale que c’est une forme d’expression populaire sans la déconsidérer ?

 

Les rédacteurs se sont jetés à l’encre. Chacun a rédigé son texte en mobilisant des disciplines où beaucoup s’égarent avec maladresse.

 

Avant la carte postale, aucun support ne permettait d’accéder à la vérité de ces moments intimes des « gens sans histoire ».

 

Le texte est tout simplement nié. La carte postale est vendue sans égard pour ce qui est écrit. L’idée de les parcourir ne viendrait à personne. Et pourtant, l’écriture, l’encre ou le crayon, les mots, la vie qui les inspire, tout incite à les lire.

 

Un support de communication « moderne »

 

L’invention de la carte postale, en 1873, en Autriche, introduit une forme nouvelle de communication. C’est un bond, comme le passage au téléphone portable 120 ans plus tard, une rupture des usages du secret de la correspondance.

 

A la croisée de beaucoup des changements techniques et culturels de l’époque, le succès de la carte postale est porté par la photographie, la production de nouveaux papiers, les progrès de l’imprimerie.

 

Les images et les photographies sont alors reproduites à des milliers d’exemplaires par de nombreuses petites entreprises. La carte postale, inaugure la culture de l’image.

 

Au début des années 1900, au prix d’un centime et quelques centimes de plus pour l’affranchissement, 300 millions d’exemplaires de ce courrier, facile d’emploi et bon marché, sont transportés par la poste, chaque année, en France.

 

Les réseaux de chemins de fer remplacent la traction animale. Il couvre en quelques dizaines d’années le territoire de trains rapides tirés par des locomotives à vapeur. Le temps pour franchir les distances se réduit dans des proportions inimaginables pour les anciens. Le vélocipède et la voiture interviennent sur de plus courtes distances. L’avion, dés 1920, assure le transport postal.

 

Adieu la diligence, la correspondance bondit dans le monde moderne.

 

Le cercle des rédacteurs, jusque-là limité aux gens d’église, aux savants, aux aristocrates et aux bourgeois, s’élargit. L’école publique de Jules Ferry répand l’usage de l’écriture.

 

Tandis que la pratique familiale de la photographie n’est pas encore répandue, quel support permet de découvrir avec ses propres yeux, une représentation fidèle d’un monde qui n’est plus limité au périmètre de la vie quotidienne ?

 

Ainsi naît la curiosité pour des espaces différents et lointains et le besoin d’écrire quelques mots.

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madame

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Pau 15-8-22
    Chère Madame Lucienne,
Je viens d'apercevoir Mr Bailly-Luciat dans une
circonstance extraordinaire. Au moment de quitter Bayonne
pour Pau, j'aperçois un monsieur sur le quai, assis sur une
valise jaune, et je reconnais M. Bailly-Luciat. Il
m'a été impossible daller lui dire bonjour car le train
se préparait à partir, mais j'ai eu encore le temps de
voir qu'il allait s'asseoir sur un banc. Son costume était
Pantalon gris, paletôt noir et chapeau mou noir. Il lisait
Le journal. Je l'ai vu à 15h10 exactement.
Le jeudi 17, il joue Werther à Hendaye; j'ai vu les
affiches. C'est tout de même bizarre les rencontres. Vous
pourrez lui dire, et lui  préciser la date et l'heure :
Quai de Bayonne, le 15 août, à 15h10
assis sur sa valise et lisant son journal,
Je termine car la place me manque. Bon souvenir et
amitiés.
                    Mado
P.S Il m'a semblé le voir hier à St Sébastien
en auto, mais je n'en suis pas sûre.

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la petite littérature des cartes postales
  • La petite littérature des cartes postales : petites par le format. Des textes manuscrits, des documents authentiques, les témoignages d'une époque. L'émouvante difficulté à utiliser les codes de l'écriture, la maladresse dévoile l'essentiel...
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